Le XXeme siècle


Le XXème siècle va être particulièrement difficile à Puy Saint André. L'exode rural entamé à la fin du siècle précédent va se poursuivre et comme dans le reste du pays, le village va connaître une véritable saignée durant la première guerre mondiale.
En plus de ces faits communs avec de nombreux autres villages, Puy Saint André va subir un effroyable incendie en 1927 .


La grande guerre

Le monument aux morts de Puy-Saint-André

D’après son monument aux morts (situé dans l'eglise), 19 habitants de Puy-Saint-André ont trouvé la mort durant la grande guerre mais ce bilan n’est pas exhaustif.
En effet, il concerne uniquement les jeunes hommes, de la commune, habitants encore celle-ci au moment de la guerre et surtout il ne prend pas en compte les vies brisées (blessés, amputés, emprisonnés…).
Pour rappel, Puy-Saint-André comptait 577 habitants avant la guerre (recensement de 1911), autant dire que toutes les familles ont été touchées par des drames.
8 BARNEOUD font partie des morts inscrits sur le monument de Puy-Saint-André (dont 4 BARNEOUD ROUSSET), liste retrasncrite ci-dessous.




Parcours de poilus de Puy-Saint-André


Gabriel André BARNEOUD ROUSSET

Gabriel André est né en 1885 à Puy Saint André. Il appartient donc à la classe 1905 mais assurera ses obligations militaires qu'en 1907.
Rappelé à l'activité par ordre de mobilisation générale (voir ci-dessous) le 2 aout 1914, il rejoint le 159eme RI (soldat de 2eme classe).
Il est blessé à la fin de l'année 1914 à Notre Dame De Lorette par un éclat de grenade. Cela entrainera la perte de son oeil gauche après plusieurs mois d'hospitalisation (Angers).
Son dossier militaire indique au sujet de cette blessure le commentaire suivant : "Dévoué et énergique, s'est courageusement comporté au feu le 29 décembre". La médaille militaire et la croix de guerre avec palme lui seront décernés (JO 13/10/1915). Ces décorations sont visibles sur la photo ci-contre datant de 1918 (photo : Georges D).
A partir de 1916, Gabriel André deviendra commis des postes puis facteur aux PTT de Briancon. Cette même année, il se marie avec Marie Clémentine BR et s'installe définitivement à Briancon.



Ci-dessous le fascicule de mobilisation remis à Gabriel André pour qu'il rejoigne son affectation (la caserne Berwick à Briancon) ainsi qu'une photo du 159ème RI (Gabriel est assis, deuxième en partant de la droite) . Merci à Georges pour ces documents



Gabriel (Felix) et Jean Ernest BARNEOUD ROUSSET

Gabriel Félix et Jean Ernest sont des frères jumeaux nés à Puy-Saint-André le 22/11/1894.
Jean Ernest est incorporé le 12 décembre 1914 dans le 28eme bataillon de chasseurs à pieds. Il passe au 3eme régiment de zouaves le 25 mai 1915. Blessé le 9 juillet 1916, il décédera 2 jours après à l'hôpital d'évacuation n°13 à Marcelave (à côté d’Amiens). Il a alors 21 ans.
Gabriel Félix suit au départ un parcours identique : intégré au 28eme bataillon de chasseurs à pieds en décembre 1914 et basculé dans le 3eme régiment de zouaves à la même date que son frère.
Quelques jours après le décès de celui-ci, il passe au 8eme régiment de zouaves puis en Février 1917, il rejoint le 1er RZ. Il y est décrit comme un « zouave courageux ». Il est souligné en particulier que durant l’été 1917, il « s’est vaillamment comporté à l’attaque des positions allemandes » et « est allé comme volontaire patrouiller devant le front de la compagnie ».
Il sera blessé le 30 mai 1918 devant Courcelles sur Vesle (Aisne à côté de Soissons) puis fait prisonnier par les allemands. Interné au camp de Rastatt, il sera rapatrié en janvier 1919.
Suite à ses blessures, il sera amputé de la jambe gauche et gardera une paralysie du bras gauche (raccourci et atrophié). Il passera pendant une année par différents hôpitaux (Cherbourg, Querqueville, Saint Lo, Saint Quay Portrieux, Lyon) avant de pouvoir rentrer chez lui en janvier 1920. Un mois plus tard (7 février 1920), à Puy-Saint-André, il se marie avec Rosa Nathalie HERMITTE.
Par la suite il deviendra gardien du cimetière militaire de Rancourt dans la Somme et décédera en 1982.
dossier militaire de Gabriel Felix BARNEOUD ROUSSET Son dossier militaire indique qu’il est décoré de la croix de guerre, étoile de bronze, de la légion d’honneur et de la médaille militaire. Une mention particulièrement choquante a été ajoutée lors de la mobilisation de1939 : « non récupérable »…


Alexandre (Paul) BARNEOUD ROUSSET

Né le 16 avril 1879 à Puy-Saint-André, Alexandre exerce la profession de cordonnier lorsqu’il effectue ses classes. Marié en 1908 avec Marie Catherine HERY (Ouvrière de laiterie), il habite alors rue Pasteur à Briançon. A ce jour aucun enfant issu de ce mariage n’a été identifié. Il rejoint son régiment (112eme régiment d’infanterie) en Août 1914 et passe au 275e RI (ou 75e RI selon les documents) le 20 Novembre 1914. Il décède le 14 décembre 1915, tué à l'ennemi au bois de la Hazelle (Flirey, Meurthe et Moselle Grand Est) Sa tombe est située à la nécropole Le Pétant, son nom est inscrit sur le monument aux morts de Briançon.

Florentin (Eugène) BARNEOUD ROUSSET

Né en 1882 à Puy-Saint-André, Florentin est cultivateur dans sa ville natale lorsque la guerre éclate en 1914. Lors du départ du détachement, il s’échappe mais est repris par la gendarmerie de Briançon. Il sera condamné à la fin de la guerre à 10 ans de travaux publics (forcés) pour « abandon de poste en présence de l’ennemi, circonstances atténuantes admises ». Il est envoyé début 1919 au pénitencier de Bossuet (en Algérie) .Il décédera moins d’un an après son arrivée de maladie (tuberculose intestinale, décès le 04/12/19).
Il laisse une veuve à Puy-Saint-André (Marie Thérèse Faure Geors) avec qui il s’était marié en 1909 (mais pas d’enfants identifiés).



Pierre Florentin HERMITTE

Pierre Florentin HERMITTE est né à Puy-Saint-Pierre en 1880. Il est mobilisé en 1914 mais, en tant que père de quatre enfants, bénéficiera d'un (court) sursis avant de rejoindre le front en 1915. Il y sera blessé deux fois durant cette année.
Après un passage à "l'intérieur", Pierre Florentin est renvoyé au front en juin 1916. Un mois après, il trouvera la mort dans l'explosion d'un obus.
Sa femme, Rose Eudoxie BARNEOUD ROUSSET est allée le reconnaitre au cimetière provisoire de Mouilly en Meuse près de Verdun. Elle a accompagné sa dépouille pour qu'il demeure au cimetière de Puy-Saint-André.
Le cimetière était tellement petit pour les besoins du village que sa tombe a été supprimée peu de temps après.
Rose Eudoxie ne s'en est jamais remise. Elle est décédée en 1927 un peu avant le feu du village. Pour sa mémoire, il aurait mieux valu qu'il soit inhumé dans le cimetière de Verdun.



Andre Felix BARNEOUD ROUSSET

André Félix Barnéoud Rousset (1882-1965) Ajourné deux années de suite, André Felix est affecté aux services auxiliaires pour « faiblesse générale ». La faiblesse était établie sur la base d’un rapport entre la taille, le poids et le périmètre thoracique du conscrit.
En 1914, il a 32 ans, est marié et père de 2 filles.
Affecté au 159ème RI le 4 décembre 1914, il sera blessé en séton* balle au poignet gauche le 17 mars 1916 dans la région de Verdun. Il est rapatrié, restera à l’hôpital auxiliaire n°14 aux Marches (en Savoie) pendant un mois puis rejoindra Chambéry avant de bénéficier d’une permission de 7 jours.
Il retourne sous les drapeaux jusqu’en mars 1917, date à laquelle il est mis en sursis provisoire au titre des mines et agglomérés du Briançonnais. Démobilisé le 30 mars 1919, il continuera son activité de mineur.
Il décédera en 1965 (à 82 ans).

*Séton : Blessure en séton = Blessure, plaie qui a un trajet sous-cutané et qui comporte deux orifices



Alphonse Augustin BARNEOUD ROUSSET

Alphonse Augustin présente un profil un peu particulier. Né en 1889 à Puy-Saint-André, il n'est pas cultivateur comme la très grande majorité des incorporés issus du village. En effet, son niveau d'éducation supérieur à la moyenne (il a obtenu au moins le brevet de l'enseignement primaire) lui a permis de devenir employé de banque.
Il part au front en Aout 1914 au sein du 14eme bataillon de chasseurs. Le 21 Novembre de la même année, il devient caporal. Il encadre donc une escouade (15 hommes, la plus petite unité de l'armée).
Il restera au front durant toute la guerre (14eme puis 52eme bataillon de chasseurs à pied) et sera cité deux fois à l'ordre du bataillon en septembre 1915 puis en novembre 1918. Cette second citation fait suite à sa blessure par balle à la jambe gauche lors d'un assaut à Saint Quentin (3 mois avant, il avait déjà été blessé mais à la jambe droite). Pour sa première citation, il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze. Pour la seconde, la medaille militaire lui sera déscernée.
Rentré dans son foyer en Mars 1919, il se marie à la fin de cette même année avec Françoise CHANCEL dans le village de Puy-Saint-Pierre dans lequel il habitera jusqu'à son décès en 1976.



René Marcel AUBERT

Comme Alphonse Augustin, René Marcel se distingue des profils "habituels" des poilus de PSA.
Déjà il ne s'appelle pas BARNEOUD, HERMITTE, BREMOND ou FERRUS. Cette excentricité à PSA s'explique par le fait que ses parents ne sont justement pas de PSA.
Son père, Gustave Alexandre est garçon de café et vient du nord de la France (Crécy sur Serre dans l'Aisne). En 1889 à Puy-Saint-André, il épouse Marguerite BLANCHARD. Cette dernière est née à Marseille. Orpheline, je suppose qu'elle a été placée dans une famille de PSA.
En tout cas ils s'installent à Puy Saint André et fondent une famille. En 1893, naît René Marcel. Mécanicien électricien, il rejoint en 1914, un régiment du génie. Il est blessé par balle (à la main gauche) et par un éclat d'obus au début de l'année 1915. Cela ne l'empêche pas de devenir caporal puis sergent. Il est cité à l'ordre de la division : "Sous officier très dévoué et courageux : a assuré pendant plus d'une semaine et dans les conditions les plus difficiles, les liaisons du centre de renseignement avancé de la division" et recevra la croix de guerre ainsi que la médaille militaire.
Son autre particularité (en dehors de son nom) dans sont parcours survient après la guerre. En effet, en 1933, il va voir son grade cassé pour se retrouver en tant que soldat de 2eme classe. Cela survient suite à une décision du général gouverneur de Lyon pour le motif suivant : "Fait partie des cellules communistes, tient des propos outrageants pour l'armée faisant ainsi de l'indiscipline incompatible avec sa position de sous officier de réserve."
Enfin, on peut aussi noter qu'après guerre, René Marcel ira travailler à Chasse sur Rhone puis Chazelles sur Lyon ;) avant de rejoindre Romans sur Isère. En 1938, son dossier militaire indique qu'il est domicilié à Grenoble travaillant chez Merlin Gerin (aujourd'hui rattaché à Schneider electric).



Ecclésiastiques durant la guerre

Francois Désiré BARNEOUD ROUSSET

Étudiant ecclésiastique au séminaire de Charance (Gap) lorsque la guerre de 14 éclate, Francois-Désiré (ou Désiré-Francois selon les documents) est mobilisé à partir d’Avril 1917 (depuis 1889, les séminaristes ne sont plus dispensés des obligations militaires) à pratiquement 19 ans.
Il sera blessé par un éclat d’obus en juin 1918. De retour au front en Août 1918, il sera évacué malade 2 mois plus tard (Octobre) et rejoindra son unité le 19/11/1918. Il deviendra caporal-fourrier* puis sergent-fourrier* en 1919.
Il sera ensuite curé de Crévoux (vers Embrun) puis professeur ecclésiastique dans le séminaire de Charance. Il décédera à 28 ans de la tuberculose (complication peut être due aux gaz).
*caporal-fourrier, sergent-fourrier : Le fourrier, ou sergent fourrier voire caporal fourrier, est le sous-officier chargé de l'intendance. Ce terme vient de fourrage. En 1754 avait été créée la spécialité de fourrier qui était occupée par des hommes du grade de caporal ou sergent. Avec la Grande Guerre, le caporal-fourrier disparaît pour être remplacé par le grade de caporal-chef qui perdure encore.


Livre d'or du clergé & des congrégations 1914-1922 la preuve du sang

Livre d'or du clergé & des congrégations :
1914-1922 la preuve du sang

Désiré Jean BARNEOUD ROUSSET

Désiré Jean est le fils de Jospeh-André et Ludivine FERRUS, tous deux natifs de Puy-Saint-André, partis habiter Briançon (lui est ouvrier à la schappe, elle est buraliste). Il participera à la grande guerre à partir du 2 aout 1914. Son dossier militaire indique : "Brancardier très dévoué et très courageux. S'est maintes fois fait remarquer pour son zèle et son sang-froid dans la relève des blessés". Son comportement lui vaudra plusieurs décorations: croix de guerre, croix de combattant volontaire et medaille militaire.
Il sera lui-même blessé (poignet droit par éclat d'obus) et évacué le 8 septembre 1916 vers les hopitaux d'abord du Touquet puis de Berck et enfin de Rennes.
Après la guerre, il sera curé de La Beaume où il finira ses jours en 1959.



Décret du 9 septembre 1914


Le décret du 9 septembre 1914 est la première des "lois de récupération". Elle vise à gonfler les effectifs de l'armée par le recensement puis le rappel des réformés et exemptés des classes 1887 à 1914.
Elle sera suivie rapidement par le décret du 26 septembre 1914 qui vise sur les hommes du service auxiliaire*.
Au cours de la première période de "récupération", plus d'un million et demi d'hommes sont reconvoqués. 42% des réformés/exemptés et 54% des hommes du service auxiliaire sont incorporés.
Visiblement, certains de nos ancetres exemptés, "n'ayant pas fait la déclaration prévue par le décret du 9 septembre 1914" ont été rappelés. C'est le cas de Charles Florent BARNEOUD ROUSSET et Vincent BARNEOUD ROUSSET. Tous deux nés en 1875 ont été exemptés en 1896 (le premier pour arrêt de développement, le second pour surdité). Ils sont rappelés le 15 décembre 1915 pour être réformés une seconde fois la semaine suivante.
A l'inverse, Irénée BARNEOUD ROUSSET (masculin d'Irène) exempté en 1896, est reconnu propre au service armé le 18 décembre 1914. Il rejoint le 133eme régiment d'infanterie le 11 avril 1915 et participera à la guerre jusqu'en janvier 1919.

* Le service auxiliaire est composé des hommes dont la santé ne permet pas le service actif mais qui ne sont pas exemptés (ils sont donc soumis au service militaire et seront affectés aux nombreux services de la zone intérieure: chemin de fer, hopitaux...).



L'incendie de 1927


Les faits


Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1927, un incendie va ravager Puy-Saint-André. L'incendie se propage rapidement et l'eau vient rapidement à manquer… Seules auront été épargnées l'école, trois maisons.... et l'église, sauvée en tout premier lieu par les habitants. Deux personnes (Messieurs Gaillard et Silvestre) venues en aide depuis la vallée trouveront la mort durant cette nuit suite à l’effondrement d’une voûte.
La propagation rapide du feu s’explique par la proximité des maisons, les toits de pailles et les greniers pleins des récoltes rentrées peu avant.
Cet incendie volontaire est l’acte d’un journalier Aimé Payan, 40 ans dit le poète qui sera arrêté quelques jours après. Apparemment limité intellectuellement, il avait passé la soirée du samedi dans une auberge du village en compagnie de 3 jeunes gens. Ce soir là, moqué par les 3 autres, Aimé s’énerve. Devant sa fureur, l’aubergiste (M BARNEOUD ROUSSET Emile) le met à la porte. Parti se coucher, Aimé reviendra plus tard dans la soirée pour se venger en mettant le feu à la grange de l’aubergiste. Cet évènement sera couvert par de nombreux journaux nationaux.
Et le sujet sera même abordé à l’assemblée nationale (proposition de loi afin d’ouvrir un crédit d’aide à la reconstruction).
Cet évènement aura des conséquences très importantes sur la population de Puy-Saint-André. En effet, à la suite de l’incendie, plus de 300 personnes sont sans abris ni ressources et beaucoup vont émigrer. Vous pouvez trouver plus d'informations sur la page consacrée à l'émigration.




Un village en cendres (retrancription de l'article ci-dessus du petit dauphiné)


Un sinistre peut-être sans précédent dans les annales des Hautes-Alpes a dans la nuit de samedi à dimanche, détruit presque en entier le petit village de Puy St André, à six kilomètres de Briançon.
Ce désastre plonge dans la misère la plus noire à l’entrée de l’hiver, soixante ménages, c’est-à-dire trois cents personnes. Les dégâts à première vue s’élèvent à raison de quatre millions et presque aucun des sinistrés n’est assuré. C’est donc pour la population toute entière de Puy Saint André l’exode forcé si l’on ne vient rapidement à son secours.

Il existe à Puy Saint André comme dans un certain nombre de villages du Briançonnais une règle qui pour parer à tout danger d’incendie, les habitants doivent tous les soirs après minuit faire une ronde à deux dans le village, à tour de rôle, pour s’assurer qu’il n’y a rien d’anormal.
Dans la nuit de samedi à dimanche, la ronde s’était effectuée entre minuit et minuit et les veilleurs n’avaient rien remarqué.
Et pourtant à 1 heure, M BARNEOUD, épicier et aubergiste était réveillé en sursaut par un crépitement violent ; des flammes jaillissaient de toutes parts dans sa chambre. Il prit ses enfants au bras et entraîna sa femme dehors : il était temps. Quand il voulut remonter chez lui pour prendre son argent placé dans un tiroir, à côté de son lit, tout y était embrasé.
Et sous l’action de la « lombarde » qui soufflait avec violence, l’incendie, né au nord-est du village, se propageait avec la rapidité de la foudre aux plus prochaines maisons pour les dévorer une à une jusqu’au bout. Ce fut un sauve-qui-peut général. En aurait-on eu le temps ?
Mais déjà de Briançon et des villages voisins à l’appel du tocsin on accourait : les pompes malheureusement ne purent entrer en action : il n’y avait pas d’eau et il fallut près de deux heures pour celle-ci arriva aux fontaines.
Il n’était plus alors possible de faire la part du feu et l’on dut se borner à peu de choses : préserver la partie nord, trois maisons dont celle du maire, la mairie, l’école et l’église et encore celle-ci ne dut, de ne pas être anéantie, qu’à la présence d’esprit et du courage de deux gendarmes, qui à l’aide de seaux d’eau arrêtèrent les progrès des flammes qui attaquaient déjà l’édifice du culte.
Devant l’impossibilité de préserver quelques immeubles, on tenant de sauver le bétail et les meubles et c’est au cours d’un de ces sauvetages que deux braves citoyens SYLVESTRE Simon de Pont-de-Cervières et GAILLARD Joseph, de Sachas de Prelles, ont trouvé la mort ensevelis sous une voûte qui s’est effondrée.


Il y eut également deux personnes grièvement atteintes par l’asphyxie : Mme BARNEOUD ROUSSET et son fils François qui faillirent périr avant d’avoir pu sortir de leur chambre, puis M BARNEOUD Jean Rocques qui reçut de graves brûlures à la face.
Quelle est la cause de cette catastrophe ?
On n’en sait rien ; mais ce que l’on peut dire c’est que la malveillance y est complétement étrangère.
Dès dimanche après-midi, le Parquet de Gap était sur les lieux.
Il interrogea l’épicier BARNEOUD et celui-ci, à peine remis de ses violentes émotions, raconta que la veille avec trois jeunes gens du village, sa femme et lui avaient veillé jusqu’à 10h et demi pour trier des pommes de terres.
Avant de partir, on avait trinqué et mangé un casse-croûte, sans faire de feu.
Puis le ménage s’était couché sans rien remarquer d’anormal.
M BARNEOUD raconta aussi ses angoisses de la nuit, lorsqu’il s’était trouvé dans la rue avec ses enfants sur les bras et sa femme à peine vêtue et affolée, qui voulait se tuer craignant qu’on l’accuse d’avoir mis le feu. Il avait eu toutes les peines du monde à l’empêcher de se jeter dans la Durance et avait dû la conduire à Saint-Blaise chez des amis.
Les dires de M BARNEOUD furent confirmés, le Parquet d’ailleurs, au cours de l’enquête, a acquis la certitude qu’il n’y avait eu malveillance de la part de personne.
Nous avons dit que les secours étaient arrivés de toutes les agglomérations environnantes avec la plus grande célérité.
Il n’y a que des félicitations à adresser à tous : à la population de Briançon, à ses pompiers, à son maire, M PONS ; à M ESCALLE, conseiller général ; à MM. CORREARD et ANES, commissaires de police et à la gendarmerie qui avec le concours du colonel Lardant et du 159eme organisèrent intelligemment les secours qui permirent de sauver le peu qu’on put et évitèrent que des accidents nombreux se produisent.
La présence de M. PELSCHE, député et de M. DADOUNE, sous-préfet, sur les lieux du sinistre a fortement réconforté la population de Puy-Saint-André.
La conduite admirable de M. VANDERBEE, vétérinaire militaire, est à signaler. On nous le demande expressément. Nous le faisons de grand cœur.
Dimanche, en même temps que le Parquet, arrivaient sur les lieux du sinistre M. BERTHET, préfet, accompagné de M. DADOUNNE.
M. le préfet a distribué aux sinistrés un secours d’extrême urgence de 1.500 francs.
Dès le lendemain, il a obtenu par télégramme de M. le Ministre de l’Intérieur, un premier secours de 50.000 francs.


Mais qu’est-ce une somme pourtant importante en proposition d’un désastre pareil ?
Et maintenant, les habitants de Puy-Saint-André, à la veille du long hiver qui s’annonce, ont dû, ceux qui possèdent des chalets en montagne, les réintégrer au risque de mourir de froid et de faim, la neige venue, les autres ont trouvé abri dans l’église, la mairie, l’école et les trois maisons épargnées.
Ils sont ainsi trois cents qui, deux fois par jour, sont ravitaillés par deux cuisines roulantes du 159eme.
Mais cela ne peut durer. Il faut que le village renaisse de ses cendres ; il faut que les pouvoirs publics viennent rapidement en aide à ses habitants ; il faut que les âmes charitables les secourent en argent et en vêtements.
Un comité s’est formé à Briançon, présidé par M. le Sous-préfet ; un second se formera à Gap avec l’aide de la Croix-Rouge et sous la présidence de M. le Préfet. Que l’un et l’autre fassent vite.
Ils sont trois cents qui ont faim, qui ont froid, qui sont sans abri, les laissera-t-on mourir ou s’exiler ?

Un exemple à suivre :
La compagnie d’assurance « Helvetia » à l’annonce du sinistre lundi matin, sans qu’aucune demande ne lui ait été adressée, a télégraphié à son agent dans les Hautes-Alpes de mettre à la disposition du Comité de secours une somme de 2.000 francs.
Le geste vaut d’être signalé.

Le Comité de secours aux incendiés de Puy-Saint-André organiser, ce soir, jeudi 13 octobre, à 20h20 très précises, dans la salle du Palace-Théâtre, gracieusement mise à sa disposition par M. VALLANT, une grande soirée de bienfaisance au profit des malheureux sinistrés sous la présidence de M. le Préfet des Hautes-Alpes, de M. le Maire de la Ville de Gap et de M. le Colonel Commandant d’Armes.
MM. BURGUIEU, JULLIARD et ROUGNY ont bien voulu se charger de la partie musicale.
Au programme : « Le Bossu » de Paul Féval, grande pièce en 5 actes et 11 tableaux, donnée par un groupe d’artistes amateurs gapençais.
Entre chaque acte, l’orchestre exécutera les œuvres de nos grands maîtres : Saint-Saëns, Haydn…
Prix des places : 7 fr. 5 fr. et 3 fr. La location est ouverte au Palace.
Le Comité compte sur la bonne volonté de la population gapençaise pour qu’elle vienne en aide aux sinistrés qui sont, aujourd’hui, sans ressources et sans abri.




Témoignages

Ci-dessous trois témoignage (transmis par Jean Laurent BC) relatifs à l'incendie de 1927.

J'habitais dans le quartier du cimetière. Nous étions six enfants. Ma mère est morte lorsque j'étais en pension à Avignon. Je suis revenu à Puy-Saint-André à 16 ans ; j'avais 16 ans et demi lorsque l'incendie s'est produit.
Mon père était mineur à la Combarine de Puy-Saint-Pierre et la Tour de Villard Saint Pancrace
Je me souviens, avec mon frère, on ne dormait pas et on regardait le ciel rouge à travers la fenêtre. Un peu plus tard le "Tocsin" (la cloche) sonnait pour alerter les habitants.
L'incendie venait de l'est du village, les maisons étaient collées les unes aux autres, seule une ruelle séparait les quartiers. "Les flammes sautaient d'un quartier à l'autre." Avec mon frère on essayait de mouiller la paille qui sortait des granges, mais en vain. Après on laissera s'échapper les bêtes dans la forêt (elles ont été retrouvées le lendemain) ; tous les habitants réagirent de la même façon ; le bétail libéré, nous avons essayer de sauber nos biens personnels : malheureusement nous n'avons pas pu faire grand chose.
Mais avant de sauver nos maisons, avec trois ou quatre personnes, nous avons arrosé l'église qui commençait à prendre feu.
Les secours sont arrivés bien après (à l'époque il n'y avait pas les mêmes moyens qu'aujourd'hui). De toutes façons l'eau aurait manqué.
En une heure, c'était fini. Il n'y avait plus rien à faire. Les habitants étaient recueillis par les secours. Moi, assis au dessus du village, je regardais les ruines encours rouge.
Notre cousin de Puy-Saint-Pierre nous a hébergés, nous six et mon père.
Nous avons été les premiers à rebâtir à Puy-Saint-André, il nous a fallu deux ans avec l'aide de cousins dont un était charpentier.

J'avais neuf ans lorsque ce drame s'est produit. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était un samedi soir, mon père travaillait à la fruitière des Combes (les hommes faisaient le fromage aux Combes l'été et à Puy-Saint-André l'hiver). Losqu'il a entendu sonner les cloches de Puy-Saint André prévenant de l'incendie, il est descendu en courant.
Nous, nous étions à Puy-Saint-André, ma mère était malade, c'est ma grand-mère qui nous a levé moi et mes frères et soeurs. Je me souviens encore, on voyait des gerbes allumées jusqu'à Sachas.
Ma mère s'est levée et a couru au presbytère, c'est là où se trouvait la pompe à eau, mais il n'y avait plus d'eau, les ruisseaux, les canaux, les fontaines étaient déjà tous épuisés.
Pratiquement toutes les bêtes étaient aux Combes, le dimanche les hommes devaient les vendre à la foire aux bestiaux.
Moi j'ai pris notre mulet et ma soeur la vache, nous sommes descendus tous les deux aux Goutaud. Nous n'avions pas de très chauds vêtements sur nous cette nuit là et je me souviens que ma soeur avait perdu son châle ; nous ne l'avons jamais retrouvé.
Deux hommes sont morts en essayant de sauver une bête dans une grange lorsqu'une poutre de la maison s'est effondrée sur eux.
L'incendie est parti du quartier du Caire, je ne pense pas qu'il ait été volontaire, pou moi c'était un accident.
Nous nous sommes d'abord réfugiés chez le père de papa aux Queyrelles pendant deux jours, puis pendant presqu'un an chez notre tante à Puy-Saint-Pierre. Nous avons reconstruit notre maison à Puy-Saint-André un an après l'incendie.
Oh oui ! Je m'en souviens comme si c'était hier.


J'avais sept ans lors du drame. Nous habitions sur la place. Mes parents étaient en train de faire du pain dans le four communal ; après avoir entendus les cloches, ils sont venus nous reveiller et nous ont envoyés dans les champs avec sur nous pratiquement rien. Mes soeurs, mes frères et moi même avons dormi toute la nuit dans les champs. Le lendemain nous avons mangé le pain que nos parents avaient fait et qui a probablement servi à tout le monde.
Je me souviens d'un monsieur qui criait "Au secours, y a le feu !" Je le vois encore, le viage, les mains, tout était brûlé.
Après nous nous sommes réfugiés à Saint Blaise pendant tout l'hiver. Mes parents n'ont pas rebâti à Puy-Saint-André mais ils ont acheté à Puy Chalvin.




Des précédents

L'incendie de 1927 est resté dans les mémoires par son ampleur mais ces sinistres n'étaient pas exceptionnels dans les villages alpins. Ci-dessous une série de documents relatifs à d'autres incendies ayant touché Puy-Saint-André. Un incendie important a visiblement aussi eu lieu 100 ans avant celui de 1927 mais à ce jour, je n'en ai pas trouvé trace dans les documents que j'ai pu consulter.

Extrait du journal La Durance Janvier 1919

Extrait du journal La Durance de Janvier 1919

Extrait du journal La Durance Novembre 1918

Extrait du journal La Durance de Novembre 1918 relatif à un incendie survenu en Octobre de la même année à Puy chalvin.


Etat civil de Puy-Saint-André en 1796

Ci-dessus, l'acte de décès d'une dizaine de personnes survenu lors d'un incendie le 15 Avril 1796 à Puy-Saint-André. Un certain nombre de victimes ont pu être identifiées :




La seconde guerre mondiale


A l'aube de la seconde guerre mondiale, le village ne compte guère plus de 200 habitants. La population a été divisée par 3 au cours de la première moitié du XXeme siècle. Le nombre d'habitants ayant activement participé à la seconde guerre mondiale est donc sans commune mesure avec celui des combattants de 14-18.



L'évasion de Félix André


Ainsi, parmi les prisonniers de guerre recensés, un seul BARNEOUD ROUSSET de Puy-Saint-André a été identifié : Félix André BARNEOUD ROUSSET.
Félix André était 2eme classe au sein du 14eme bataillon de chasseurs alpins (BCA).
Le 14eme BCA a participé à la bataille de Narvik (Norvège), première victoire alliée de 1940.
Beaucoup de sites existent sur le sujet, en voici un parmi d'autres : Mémoire des Alpins .
Ce site est animé par Laurent Demouzon qui est l'auteur de plusieurs livres sur les chasseurs alpins et la Savoie.



Par la suite, Félix André sera interné au Frontstalag 170 à Compiègne à partir d'Octobre 1940.
Ce site (Royallieu à Compiègne) hébergeait une caserne depuis 1913. Celle-ci sera transformée en camp de prisonniers de guerre en 1940 (Frontstalag 170) puis deviendra l'un des principaux camps de transit vers les camps de concentration à partir de 1941 (Frontstalag 122).
Plus d'informations sur l'histoire de ce camp ici.

Félix André lui décida de ne pas rester trop longtemps dans ce camp.
Ci-dessous les faits rapportés à l'époque par son père et publié avec l'aimable autorisation de sa fille et de son fils.
"Dans son camp de prisonnier, Félix André avait obtenu la confiance absolue du cocher de service. Après avoir étudié une opportunité d'évasion, il lui demanda à être enfermé dans le tiroir transversal d'une calèche à cheval. Tous les jours, cette calèche avait mission de desservir le camp. Elle assurait donc les fonctions de vaguemestre.
Le jour choisi et préparé, Il se trouve que deux gradés allemands l'empruntèrent comme moyen de transport en ignorant que Félix était sous leurs pieds! Félix au péril de sa vie faisait partie clandestinement de leur voyage."

Après cette évasion rocambolesque Félix regagna son village de Puy Saint André par ses propres moyens.
A son arrivée au pays, Il n'était pas au bout de ses peines. C'était encore le temps des collabos, le Maire et l'institutrice l'ont signalé à la gendarmerie. Félix connaissait ses amis et son pays comme sa poche, il ne fut jamais intercepté par aucune patrouille et vécu clandestinement la fin des événements...
Il est évident que le cocher ne devait pas faire ça tout les jours...
Félix André BARNEOUD ROUSSET



Un autre natif de Puy-Saint-André, Louis Antoine FERRUS , qui a pris part aux combats, sera fait prisonnier en juin 1940 à Nogent sur Seine (Aube). Il restera prisonnier pendant 5 ans et en sera rappatrié que le 17 mai 1945.
Il aura passé sa captivité à l'Oflag VIII-F, camp de prisonniers de guerre pour officiers situé à Wahlstatt (Pologne).



Morts au combat







Résistants

Parmi les résistants, plusieurs BARNEOUD ROUSSET ont été identifiés au sein des FFI et FFC :

Jean (François) BARNEOUD ROUSSET, qui avait participé à la grande guerre sera membre des FFC (forces françaises combattantes), réseau PHRATRIE.

Maurice Antoine BARNEOUD ROUSSET, mobilisé entre septembre 1939 et aout 1940, sera membre du réseau AJAX (pseudo = HOMERE).

André Alphonse BARNEOUD ROUSSET (1919-1974), sera membre des FFI.

Emile Jerome BARNEOUD ROUSSET (1922-2004), sera membre des FFI en 1944 dans la région de Briancon.




STO

Trois habitants de Puy Saint André ont été contraints au travail en pays ennemi au titre du service du travail obligatoire (STO).
Le premier document ci-contre renseigné par le maire à la libération recense:
Isidore Frederic BARNEOUD ROUSSET (05/06/1921 - 09/08/1981)
Medard Felicien FAURE GEORS
Maurice BARNEOUD FERRET
Le second est une liste établie en 1946, dont le but était d'obtenir des informations sur le sort des prisonniers de guerre, des travailleurs forcés et des réfugiés. On y retrouve Frederic BARNEOUD (sans doute Isidore Frederic BARNEOUD ROUSSET).



Concernant Maurice BARNEOUD FERRET, le document ci-contre est un un rappel à l'ordre dans l'usine où il travaillait en Allemagne.
Durant sa captivité (11/03/1943 - 05/05/1945), il a été soumis longtemps à une restriction alimentaire. Il a rejoint son village par ses propres moyens après le bombardement de son établissement d'armement. Il est rentré en traversant la Suisse.
En Arrivant au village, il était dans un tel état que les gens ne le reconnaissaient pas! Il était si maigre avec une barbe et les cheveux si longs qu'il était vraiment méconnaissable. Il lui a fallu 6 mois pour retrouver un rythme normal et pouvoir s'alimenter correctement. Le manque de nourriture lui avait provoqué un rétrécissement d'estomac.
Ci-dessous la traduction du document
Avertissement :
Les autorités hiérarchiques exigent une surveillance stricte de l’absentéisme. A partir du 1er janvier 1945, les coupables de retard qui seront pris pour cela seront punis par la loi. Par la présente, vous êtes averti pour avoir été en retard le 9.1.1945. En cas de récidive, vous vous attendrez à l’application du règlement.
Le directeur d’exploitation

D'autres natifs de Puy-Saint-André ont aussi été envoyés en Allemagne durant cette période. C'est le cas de René Justin BARNEOUD CHAPELIER, qui n'apparaît pas dans le document établi en 1945 par la mairie de Puy-Saint-André car durant les années 30, il avait émigré du côté de Lyon.

Le document ci-contre fait référence à un BARNEOUD René, né à Briancon le 06/05/1909. Il semble que ce soit une erreur (ou une simplification), René est bien né à cette date à Puy-Saint-André.




Les années 50

EN CONSTRUCTION

Départ pour le carnaval

Début des années 1950: les élèves du village, dans la cour de l'école sont prêts à partir pour la tournée du traditionnel carnaval.


06/12/52: Mariage de Marcel BG et Simone BR entourés de leurs parents : Emile BG à gauche, Pauline BC et André BR . Mariage 06/12/1952

Deux plaques émaillées de l'époque, présentes dans le café de Marie "la place"
Ce café était situé dans la maison "1279", bien placé à la sortie de l'église.
Au premier étage se tenait le café. Le dimanche après la messe, les hommes se retrouvaient nombreux chez Marie "la place" pour boire et partager une ou deux chopines pendant que les femmes rentraient à la maison pour finir de préparer le repas. Le dimanche à partir de midi, la salle de son café était bien remplie et animée. Bien souvent, un ou deux clients participaient à faire le service car elle a travaillé jusqu'au bout de ses forces... L’ambiance y était particulière. Dans son ouvrage Un de Puy Saint André, Maurice BF a très bien décrit l'ambiance du "café de tante Marie" connu jusqu'à Marseille...



Sur la route de Puy-Saint-André en 1956

Juillet 1956 : Georges DAVRIU (à droite), Michele DAVRIU (à gauche) et Francis BARNEOUD ROUSSET (militaire en arrière plan) sur la route de PSA

1951 : Vue de Puy-Saint-André (Champs moissonnés de derrière le puy) 1951 Champs moissonnés de derrière le puy