Puy-Saint-André
Puy-Saint-André et ses hameaux
La commune de Puy-Saint-André couvre aujourd'hui une zone très étendue depuis la Durance (1 200 m d'altitude) jusqu'à la Condamine (2 940 m).
Sur cette zone, il existe différents lieux dits et hameaux.
La carte ci-contre permet d'identifier les emplacements de certains d'entre eux.
Ainsi au plus proche de la Durance, on peut remarquer le hameau de Pierre-Feu (1), juste à côté des Goutaud où est située la chapelle Saint Jean Baptiste.
Ces lieux jouxtent le hameau de Saint Blaise qui fait partie de la commune de Briancon (Comme la Vignette et Chamandrin).
En voiture, il est d'ailleurs nécessaire de passer par ces hameaux puis Puy-Saint-Pierre pour rejoindre Puy-Saint-André (2 le chef lieu).
Après avoir traversé Puy-Saint-André, la route mène à Puy-Chalvin (3).
En continuant, on arrive aux village d'alpage : les Combes (4) qui abritait la fruitière des Combes.
Passé les dernières maisons, un chemin permet d'atteindre la réserve nationale des Partias (5) où se situent les prés de Lin.
Photos des villages
Vue générale
Vues aériennes (1980), le chef lieu au premier plan et Puy Chalvin au fond
photos : Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sur la route de Puy-Saint-André (1956)
Georges DAVRIU (à droite), Michele DAVRIU (à gauche) et Francis BARNEOUD ROUSSET (militaire en arrière plan) sur la route de PSA en 1956
Puy-Saint-André, chef-lieu
Puy-Saint-André en 1960, avant la réalisation de la place Violin
Puy Chalvin
Ci-contre, Puy Chalvin (1940), toutes les maisons sont encore visibles mais vétustes, à droite de la photo : Marie BARNEOUD FERRET
La partie centrale de Puy Chalvin (située en contrebas de la chapelle) a disparu faute de restaurations en temps voulu. Puy Chalvin était un hameau tellement pauvre que certains habitants comme Marie Rose Pauline FAURE GEORS ont du déménager à Puy-Saint-André. Leurs maisons devenaient gravement dangereuses faute de restauration. Il était souvent strictement interdit de s'aventurer sur les balcons en vieux bois de mélèze!
Puy Chalvin est resté une période habité que par un seul habitant: Monsieur François Alexandre FERRUS, retraité des douanes (1900-1987). Dans les années 1980 il restait le seul habitant du hameau.
Après l'incendie de 1927, la reconstruction du Chef lieu a du servir comme une restauration forcée. Alors que Puy Chalvin bien que non sinistré par le feu est resté sinistré par le manque de moyens financiers...
Ce qui explique la disparition de plusieurs maisons, elles se sont effondrées dans les années 1950 - 1960.
Les combes
Détail issu d'une carte postale, cliquez ici pour visualiser la carte postale.
Histoire et toponymie
Surplombant Briancon et la via DOMITIA, les villages étaient nommés « Universitas Podiorum » par les romains ce qui peut se traduire par « l’ensemble des puys ». Le mot latin « Podium » à l’origine du nom Puy signifie « hauteur », « sommet arrondi ».
Derrière le nom Universitas Podiorum, se regroupent quatre hameaux :
- Puy Chalvin
- Puy-Saint-Pons (qui deviendra Puy Richard)
- Puy Brutinel
- Puy Saint Pierre
Ces 4 hameaux ne formaient qu’une seule communauté et qu’une seule paroisse jusqu’en 1456. Le 23 avril 1456 est érigée la paroisse de Puy-Saint-André composée de Puy Chalvin et Puy Brutinel détachés de la paroisse de Puy Saint Pierre. Puy Richard reste rattaché à Puy Saint Pierre.
Il est à noter que durant quelques années, après la révolution, le nom de Puy Brutinel sera rétabli avant de laisser définitivement la place au nom actuel de Puy-Saint-André. Signification des noms des lieux composant Puy-Saint-André (d’après le dictionnaire des noms de lieux et noms de familles des Hautes Alpes d’André Faure) :
- Chalvin : Cela désigne un chauve (Même sens que chauvin)
- Brutinel : Issu de l’occitan BRUT qui désigne quelqu’un de méchant/sale (au propre comme au figuré) suivi des suffixes diminutifs IN et EL
Bref, la commune de Puy-Saint-André semble composée de chauves et de petits crasseux... Une dernière précision, au début du XXème siècle, un moulin (hydraulique) de la commune portait encore le nom de « Brutinel » (Étymologies des noms de lieu du département des Hautes Alpes par Joseph Roman en 1904)
Le blason de Puy Saint André
Les armes de Puy-Saint-André se blasonnent de la manière suivante :
D'argent au sautoir de sinople, cantonné de quatre dauphins du même barbés, crêtés, lorrés, oreillés et peautrés de gueules.
La république des escartons
Dès le XIIIème siècle, on trouve trace d’une organisation avec des représentants élus afin de représenter leurs territoires. Ainsi en 1272, la communauté des Puys envoie ses syndics la représenter lors des discussions relatives à un différend avec la communauté de Saint Chaffrey. Parmi ses syndics se trouve évidemment un BARNEOUD (Pierre).
Ces différentes communautés élisent parmi leurs habitants des consuls pour un an et non rééligible avant 5 ans (ca fait rêver ;) qui vont gérer les affaires de la commune.
En 1343, Humbert II, dernier dauphin de Viennois (1312-1355) est financièrement aux abois. Afin de sortir de cette situation, il cède un certains nombres de droits aux représentants des communautés contre une rente annuelle.
Cette transaction est enregistrée dans la grande charte des escartons (document visible aux archives de Briançon et en copie de très mauvaise qualité ci-contre), signée le 29 Mai 1343 entre le seigneur et les représentants des communautés.
Le terme d’escartonnement correspond à la répartition de cette rente entre différents groupes.
Ces groupes sont nommés les escartons et correspondent aux 5 groupes de vallées :
- L'escarton de Briançon, groupant 12 communes (Puy Saint Pierre et Puy-Saint-André sont alors regroupées)
- L'escarton du Queyras, groupant 7 communes
- L'escarton de l'Oulx, groupant 21 communes
- L'escarton de Valcluson, ou Pragelas, groupant 7 communes
- L'escarton de Château-Dauphin, groupant 4 communes
L’ensemble est nommé « Le grand Escarton »
Les communautés de l'escarton de Briançon, sont : Briançon, Vallouise, le Monêtier, Saint Chaffrey, la Salle, Saint Martin de Queyrieres, les Villards Saint Pancrasse, le Val-Després, la Vachette, Nevache, Cervieres, le Puy-Saint-André & le Puy Saint-Pierre.
Cette charte va ouvrir la voie à un statut spécifique pour ce territoire lui accordant une grande autonomie qui durera jusqu’à la révolution malgré les changements de régime.
>En effet, 6 ans après la signature de la charte, en 1349, Humbert II, n'ayant pas de fils, cède le Dauphiné au fils du roi de France. (qui devient de dauphin).
Cela n’a que peu d’impacts pour les escartons qui continuent à jouir de leurs avantages : droit de chasse et de porter des armes pour les habitants, droit de justice (même après l’abolition des justices municipales en 1556), usage de monnaies étrangères (pourtant interdites dans le royaume de France)…
Cette situation perdurera jusqu’en 1713 et la signature du traité d’Utrecht. Par cet accord, Louis XIV cède au Duc de Savoie les escartons d’Oulx, du Valcluson et de Château-Dauphin. La scission en deux du territoire marque la fin des escartons.
La relative autonomie liée aux escartons et sa démocratie très en avance pour l’époque auront eu un impact direct sur le quotidien des habitants comme on peut le voir par ailleurs au sujet de l’éducation ou de la gestion des forêts.
Exemple de délibérations
Délibérations signées par Joseph BARNEOUD, consul et Jean Simon BARNEOUD conseiller de Puy-Saint-André en 1704.
Ediles de Puy-Saint-André
Consul moderne, consul jadis, officier public, adjoint, agent, maire...
Pendant longtemps, la charge de représentant de la population a été...bénévole. Cela explique les nombreux désistements. Mais à la fin, il en faut bien un.
Ci-dessous la liste des individus, appartenants à l'arbre généalogique et identifiés comme représentant des habitants de Puy-Saint-André:
Cette liste, non exhaustive, est établie à partir des documents d'état civil acessibles via les Archives départementales des Hautes-Alpes et se base sur le travail de référencement effectué dans le livre "Un de Puy-Saint-André". Avant la révolution, il est plus difficile d'identifier ces acteurs car le rôle d'état civil est tenu par le clergé.
- Gabriel BARNEOUD ARNOULET consul en 1745
- Simon HERMITTE consul moderne en 1747
- Francois FAVIER consul en 1749 (ou ex-consul à cette date, j'ai un doute sur la lecture du document)
- Jean BERMOND GONNET, consul en septembre 1753
- Joseph BARNEOUD ROUSSET consul en 1755
- Blaise BARNEOUD ROUSSET consul moderne en 1760
- Joseph RICHARD consul en 1773
- André BARNEOUD ROUSSET officier public en 1794
- Simon BARNEOUD FERRET, adjoint municipal entre 1796 et 1798
- Jean BARNEOUD ROUSSET agent municipal 1799/1800
- Roch BARNEOUD ROUSSET maire entre 1800 et 1804
- André ESCALLONNE maire et officier public entre 1809 et 1812 puis en 1822/1823
- Jean BARNEOUD ROUSSET, maire et officier public entre 1813 et 1816
- Augustin BARNEOUD ROUSSET adjoint au maire vers 1814
- Noel Etienne BARNEOUD ROUSSET maire de 1819 à 1821 et en 1824
- Jean Baptiste BARNEOUD ROUSSET maire vers 1831/1832
- Romain BARNEOUD ROUSSET maire entre 1832 et 1835
- Jean BARNEOUD ROUSSET adjoint au maire entre 1831 et 1836
- Laurent BARNEOUD ROUSSET maire vers 1830 puis entre 1835 et 1839
- Hilaire BARNEOUD ARNOULET maire en 1841
- Joseph André FAURE GEORS maire en 1843
- Jean FERRUS maire en 1845 puis entre 1854 et 1870
- Jean Laurent BARNEOUD ROUSSET adjoint au maire en 1845
- Jean BARNEOUD FAGUE maire de décembre 1846 à 1848
- Jean Simon NICOLAS maire en 1849
- Roch BARNEOUD ROUSSET maire entre 1852 et 1856.
- Hilaire BARNEOUD ROUSSET maire entre 1870 et 1877
- Hilaire BARNEOUD ARNOULET maire entre 1878 et 1883 puis entre 1888 et 1900 et enfin entre 1904 et 1908 (fils de Hilaire, maire en 1841)
- Antoine BARNEOUD ROUSSET adjoint au maire en 1882 et 1883
- André BARNEOUD ROUSSET maire entre 1884 et 1888
- Joseph BARNEOUD ARNOULET maire de 1900 à 1902
- Elie Auguste BARNEOUD CHAPELIER maire entre 1902 et 1919
- Hilaire BARNEOUD ARNOULET, maire et Jean Simon BERT adjoint au maire en 1905 et 1906 (sources : etat civil + Guide illustré du Briançonnais)
- Julien BERMOND GONNET maire entre 1919 et 1922
- Jean Roch BARNEOUD ROUSSET maire entre 1944 et 1947
A compléter...