BARNEOUD et autres habitants de Puy-Saint-André

Cette page présente des informations sur les habitants de Puy-Saint-André (BARNEOUD et autres) ainsi que leurs proches au travers de rapides portraits de membres de ces familles qui sortent de l'ordinaire. Vous y retrouverez aussi quelques anecdotes (pas toujours gaies) découvertes à l'occasion de mes recherches généalogiques.
Ci-dessous le lien pour accéder à l'arbre généalogique publié sur geneanet :


Laurent BARNEOUD ROUSSET (1872-1955)


Laurent BARNEOUD ROUSSET

Laurent BARNEOUD ROUSSET est né le lundi 12 août 1872 à Puy-Saint-André. Il quittera son village natal pour devenir poudrier à Saint-Chamas après 1899. Il est décédé le mardi 11 octobre 1955 à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône).
Laurent BR est mon dernier ancêtre direct à être né à Puy-Saint-André, vous trouverez plus d'informationle concernant, en cliquant ICI.


Simone BARNEOUD ROUSSET (1929-2023)


Simone était la cinquième fille d'André BR et Rosalie Faure Geors.
Peut-être la dernière du village à avoir participé à la façon de vivre du village de Puy Saint André telle qu'elle existait encore jusqu'à la première moitié du XXème siècle. Les témoins de cette époque deviennent de plus en plus rares...
Dans sa jeunesse, je l'ai vu faire la montagnaire avec ceux du village. Le soir, elle intégrait un ensemble de petits propriétaires en "pedibus de jeunes et d'adultes" comme on dirait aujourd'hui. La montée aux Combes se faisait en fin de journée de travail dans les champs. Elle redescendait le matin après la traite des vaches pour une nouvelle activité champêtre... Une rude activité qui ne pouvait pas tolérer ni repos ni interruption.
Simone s'etait mariée en 1952 avec Marcel BERMOND GONNET, menuisier et secrétaire de la mairie de PSA, décédé en 1992.
Après sa vie active à BRIANÇON elle habitait au centre du village dans sa maison familiale aux "Grands Cours" où elle aimait recevoir les visites d'amitiés. Une des toutes dernières mémoires de PSA nous a quitté.
JLBC


Anecdotes et parcours atypiques


André Laurent BARNEOUD ROUSSET, chevalier de la legion d'honneur

Parmi les soldats de la grande guerre, André Laurent BARNEOUD-ROUSSET suit un parcours "classique" à cette époque : Cultivateur à Puy-Saint-André, mobilisé en 1914, poudrier à Saint Chamas après la guerre. Ses frères suivent d'ailleurs pratiquement le même parcours.
Cependant, pour André Laurent, la première guerre mondiale s'achève au bout d'un mois sur le front. En effet, incorporé au 157ème régiment d'infanterie en 1912, il effectuera ses classes en Algérie jusqu'en juin 1913. Il est ensuite mobilisé dès Aout 1914 et envoyé dans les Ardennes. Le 02/09/1914, il est grièvement blessé "au cours d'une attaque a Bouconville où il a fait courageusement son devoir". (Bouconville se situe entre Verdun et Reims).
Cette blessure par balle au niveau des deux jambes sera dévastatrice. André Laurent va enchainer les hopitaux (Valence, Gap, Genoble, Lyon...) jusqu'en 1917. Il restera handicapé et bénéficiera d'une pension.
Après guerre, il obtiendra la reconnaissance de son courage. Ce sera fait dans un premier temps en 1933 avec l'attribution de la médaille militaire ainsi que la croix de guerre avec palme. Puis il sera fait chevalier de la légion d'honneur en 1962.
Avec la médaille d'argent du travail (20 ans de service), André Laurent est, semble-t-il, le BARNEOUD le plus décoré. Le dossier d'attribution de la légion d'honneur est accessible au travers de la Base Leonore qui répertorie les dossiers des membres de l'ordre national de la Légion d'honneur (son dossier physique est stocké sur le site des archives nationales de Pierrefitte sur Seine). Dans celui-ci, on retrouve une feuille de renseignements qui précise le niveau de chaque personne en terme de conduite, moralité, honorabilité, sentiments nationaux. Pour André Laurent, il est indiqué "bon" pour chacun.




Noel BARNEOUD ARNOULET, membre de la garde imperiale

Plusieurs natifs de Puy-Saint-André ont servi sous Napoléon mais un seul a été identifié comme appartenant à la garde impériale. C'est Noel BARNEOUD-ARNOULET qui est rentré dans l'armée au sein du 5eme régiment de ligne en 1799. Difficile à identifier car il est enregistré au nom de "ARNOULLET" ou "ARNOULER" selon les documents, prénoms "Noel Barneoud", il aurait été affecté aux chasseurs à pieds de France et admis à la garde impériale en 1813.
La garde impériale est alors un corps d'élite de l'armée. Créée 10 ans avant en 1804, elle compte alors 10.000 hommes, la garde impériale va étoffer ses effectifs pour compter jusqu'a plus de 100.000 hommes en 1814. En plus de nécessité des qualités au combat, des conditions d'ancienneté étaient nécessaires pour rejoindre ce corps de l'armée. De plus la moustache y était obligatoire!!
Après les campagnes de Saxe et de France, Noel, devenu caporal en juillet 1814, participera à la campagne de Belgique en 1815 (et donc à Waterloo). Suite au changement de régime, il sera basculé au sein de la garde royale le 5 octobre 1815.




Eugenie Sidonie Zoé, Josephine Rosalie et la médaille de la famille

Eugenie Sidonie Zoé BR et son mari Maximin Julien BR se voient attribuer en 1931 la médaille d'argent de la famille francaise.
Cette même année, Josephine Rosalie FAURE GEORS et son mari André BR héritent de la médaille de bronze.

Cette distinction a été créée en 1920. Elle a pour but d'honorer les parents "élevant ou ayant élevé au moins quatre enfants de nationalité française, dont l'aîné a atteint l'âge de seize ans". Si les règles ont un peu changé, cette distinction existe toujours aujourd'hui.

L'article ci-contre indique qu'Eugenie Sidonie Zoé a 8 enfants et que Josephine Rosalie en a 6. Logiquement, cela devrait correspondre aux médailles d'or (attribuée pour 8 enfants et plus) et d'argent, attribuée pour 6 ou 7 enfants (celle de bronze concerne ceux ayant 4 ou 5 enfants). Peut être y-a-t-il d'autres subtilités dans l'attribution de ces distinctions.
La médaille d'argent de la famille francaise




Jean BARNEOUD ROUSSET, mort de chagrin

Jean s'est marié deux fois. Tout d'abord en 1851 avec Marianne BARNEOUD CHAPELIER. Celle-ci décède en 1865 sans avoir eu aucun enfant. Quelques mois plus tard, Jean épouse en seconde noce Rosalie BARNEOUD ROUSSET.
Malheureusement, si cette union dure plus longtemps, Rosalie décèdera début 1901 sans enfant non plus.
Jean ne supportera pas la perte de sa seconde épouse et se suicide quelques jours avant Noel à l'âge de 72 ans.




La guerre de Crimée

Entre 1853 et 1856 a eu lieu la guerre de Crimée qui a opposé l'empire russe à une coalition composée en particulier de la France et du Royaume-Uni.
Si ce n'est pas la plus connue, cette guerre a laissé de nombreuses traces en particulier dans les noms de rues au travers des noms de lieux importants (le fleuve d'Alma, la ville de Sebastopol ou tout simplement la Crimée).
La ville de Malakoff (92) tire d'ailleurs son nom de la bataille qui a permis la prise de Sébastopol.
Parmi les soldats français on trouve (au moins) trois appelés de Puy-Saint-André de la classe 1854 (donc nés en 1834). Philippe BARNEOUD ROUSSET, Pierre HERMITTE et André BERMOND-GONNET ont, tous les trois, rejoint le 85eme regiment d'infanterie de ligne en 1855 en tant qu'appelés.
Philippe BARNEOUD ROUSSET et André BERMOND-GONNET vont décéder des suites de maladie. André sera rapatrié à Marseille, à l'hôpital militaire de la corderie où il décèdera en dcembre 1855 des suites de diarrhées chroniques. Philippe, lui, va succomber du typhus à l'hopital d'Eupatorie en Crimée en février 1856. Durant cette guerre, de nombreuses maladies vont décimer les troupes (choléra, typhoïde, dysenterie, paludisme, scorbut) et sur les 95.000 soldats français décédés, 75.000 sont morts de maladie...
Pierre HERMITTE a eu plus de chance. Blessé par un coup de feu à la cuisse gauche lors de la bataille de Malakoff le 8 septembre 1855, il sera hospitalisé à l'hopital de Péra (Constantinople) et pourra regagner Puy-Saint-André où il épousera Marie Catherine BARNEOUD ROUSSET.




Laurens BARNEOUD ROUSSET, notaire royal

Laurens est né aux alentours de 1715 et décèdera en 1766. Sa fonction de notaire royal est systématiquement évoquée dans les documents d'état civil le concernant ce qui montre l'importance de celle-ci. Ci-dessous, quelques précisions glannées ici et là sur cette fonction.
À la fin de l'Ancien Régime, le notaire royal est un officier public chargé de rédiger les actes afin de leur conférer un caractère d'authenticité. Il y a visiblement une gande disparité entre les notaires royaux parisiens (ayant compétence nationale) "prestigieux" et les notaires ruraux moins considérés. Cependant, le notaire royal est dans tous les cas un notable même si ses revenus sont modestes.
Pour devenir notaire royal, il faut acquérir l’office d’un notaire royal après sa démission (ou de ses héritiers en cas de décès) et entreprendre un certain nombre de démarches. En parallèle, il faut avoir au moins 25 ans et démontrer des qualités de bonne vie et de mœurs (une enquête est menée afin de le vérifier).
A partir de 1682, il est en outre obligatoire d'être catholique pour exercer une charge notariale.
Une partie du site FranceGenWeb est consacrée aux notaires avec notamment des listes établies par département.

Petite précision concernant le prénom Laurent qui est très répandu dans la famille BARNEOUD ROUSSET. On en compte une petite vingtaine dans les naissances cours des XVIII et XIXeme siècele. Ce prénom est parfois écrit sous sa forme occitane (avec un s à la fin) surtout dans les documents les plus anciens. C'est le cas pour notre notaire royal ci-dessus.




Marcellin BARNEOUD-ARNOULET, le bagnard

Marcellin BARNEOUD-ARNOULET est né en 1833.
Fils de Marcellin BARNEOUD-ARNOULET et Blandine BARNEOUD_ROUSSET, il va lui aussi se marier avec une BARNEOUD ROUSSET : Marie en 1862.
Marie BARNEOUD ROUSSET est, elle même, la fille d'un Marcellin BARNEOUD ROUSSET et d'une BARNEOUD-ARNOULET (Marie Magdeleine). Ils sont alors, "comme tout le monde", cultivateurs à Puy-Saint-André...
Mais en 1868, la situation va changer. Marcellin est condamné par la cour d'assises de Gap pour homicide volontaire (avec circonstances atténuantes) à vingt ans de bagne. Cet homicide concerne son beau-frère (non identifié à ce jour).
La condamnation est prononcée le 9 décembre 1868, Marcellin arrive au bagne de Toulon le 28 janvier 1869. Il y restera deux ans avant d'embarquer dans un groupe de 200 forçats sur la Sybille qui appareille le 23 janvier 1871, à destination de la Nouvelle-Calédonie, sous les ordres du capitaine de frégate Sallot des Noyers.
Plus d'informations sur ces convois sur le site relatif à la généalogie de la famille GUINARD.
Marcellin bénéficiera de remises de peine et sera libéré en 1884.
Sa femme aura, elle aussi des problèmes avec la justice. Son emprisonnement à la
prison de Montpellier est abordé plus loin.
Enfin, son frère, Jean Antoine BARNEOUD-ARNOULET fait partie des trois voleurs condamnés en 1882.




Les trois petits voleurs

En 1882, Jean BARNEOUD ROUSSET , 52 ans, Jean Laurent BARNEOUD ROUSSET et Jean Antoine BARNEOUD-ARNOULET, la trentaine tous les deux, habitent à Puy-Saint-André et pratiquent l'agriculture... mais pas seulement.
En effet, le 2 Février 1882, le tribunal correctionnel de Briançon les condamne pour vol à 6 jours d'emprisonnement. Ils exécuteront leur peine ensemble du 15 au 21 Février 1882 dans la maison "d'arrêt et de correction" de Briançon.
Mais de quoi parle-t-on au juste ?
Dans le registre d'écrou de 1882, il est indiqué que la condamnation des trois BARNEOUD (qui ont évidemment des ancêtres communs) a été prononcée en vertu de l'article 401 du code pénal. Cet article a été créé par la loi du 19 Février 1810. Le début de cet article est retranscrit ci-dessous :
Quiconque, sachant qu'il est dans l'impossibilité absolue de payer, se sera fait servir des boissons ou des aliments qu'il aura consommés, en tout ou en partie, dans des établissements à ce destinés, même s'il est logé dans lesdits établissements, sera puni d'un emprisonnement de six jours au moins et de six mois au plus.
Soyons honnêtes, sont condamnés aussi par cet article, les personnes qui se seraient fait servir du carburant sans pouvoir le payer mais quelque chose me dit que ce n'est pas ce qui s'est passé.



Emile Fulcran CHANCEL, le tueur

Né en 1870 à Puy-Saint-Pierre, Emile Fulcran CHANCEL est boucher à Puy-Saint-Pierre.
Cela tape dans l'oeil du chargé du recensement de la classe 1890 puisqu'a été précisé à côté de sa profession la mention : "Sait tuer".
Cette compétence particulière ne sera d'aucune utilité pour l'armée puisqu'Emile Fulcran sera basculé dans les services auxiliaires par le conseil de révision (à cause d'une maladie).
Les services auxilliaires regroupaient les hommes aptes au service militaire mais dont l'état physique ne permet pas d'être combattant. Ils regroupent donc toutes les activités non combattantes de l'armée : brancardier, cuisinier, commis ouvriers, secrétaires...
Registre matricule


Jerome Antoine BARNEOUD ROUSSET, le suicidé de San-Francisco

Né en 1877 à Puy-Saint-André, Jerome Antoine suit un parcours classique. Ainsi, à 20 ans, il est cultivateur dans son village natal. Mais en 1905, Jerome Antoine émigre aux Etats-Unis et plus particulièrement à San-Francisco où il exercera la profession de charpentier.
Cela lui permet d'éviter la mobilisation liée à la grande guerre. Il est d'ailleurs déclaré insoumis pour n'avoir pas répondu à l'appel (Cette mention sera supprimée en 1920).
Malheureusement, cela ne lui porte pas chance. En effet, Jerome Antoine se suicide en Mars 1917. Le rapport d'autopsie le décrit comme fou.




Mort en couche et ondoiement

Registre paroissial

Extrait du registre paroissial relatif à cet évènement.

On a un peu trop souvent à l'oublier aujourd'hui mais les accouchements à domicile dans les conditions de l'époque ne se passaient pas toujours bien que ce soit pour l'enfant ou sa mère.
En 1737, Francoise BERMOND-GONNET est mariée à Francois BARNEOUD-CHAPELIER et attend un enfant.
L'accouchement se déroule mal et "dans le péril de mort a été ondoyé […] un enfant légitime […] qui a donné deux heures après des marques de vie ".
Dans ce genre de cas, l'enfant n'est pas baptisé et ne rentre pas dans le monde chrétien. Son âme erre dans les limbes et ne peut intégrer le paradis.
Afin de remédier à cette situation et de sauver l'âme de l'enfant, il existe l'ondoiement. C'est un sacrement qui peut être effectué par toute personne baptisée. Vous trouevrez plus d'informations sur le sujet ici.
Dans le cas cité ici, l'ondoiement a été effectué par Antoine BERMOND-GONNET, l'enfant décèdera ainsi que la mère...




La médaille d'honneur

Parmi les personnes recensées dans l'arbre généalogique, deux se sont vus attribués la médaille d'honneur.

Cultivateur et maire de Puy-Saint-André, Hilaire BARNEOUD ROUSSET s’est distingué en Août 1876 pour avoir "sauvé au péril de ses jours deux enfants entraînés par les eaux d'un torrent grossi par les pluies". Les faits lui vaudront l’attribution de la médaille d’honneur argent 2eme classe (Journal officiel du 22/11/1876).

Quelques années après, en 1894, David ESCALLE, garde domanial à Puy-Saint-André, se verra décerner la même récompense pour avoir "porté secours à un homme en danger de périr dans un incendie". Médaille d honneur




Marie BARNEOUD ROUSSET et la prison de Montpellier

Née dans la première moitié du XIXème siècle de l’union de Marcellin et Marie Magdeleine BARNEOUD ARNOULET, Marie se marie avec Marcellin BARNEOUD ARNOULET.
En 1880, à l’âge de 41 ans, elle est condamnée à un an et un jour de prison pour coups et blessures volontaires. Passée d’abord par la maison de correction de Briançon, elle est transférée à la maison de correction de Gap puis à la prison centrale de Montpellier.
En effet, depuis 1810, des « maisons centrales de force et de correction » ont été instituées pour les condamnés de plus d’un an. La prison de Montpellier en fait partie.
A partir de 1824, du fait de la surpopulation carcérale, il est décidé le transfert des prisonniers hommes vers la maison centrale de Nîmes (plus récente). La prison de Montpellier devient une prison pour femme exclusivement. Dans le même temps, la maison d’arrêt d’Embrun est supprimée. Montpellier prend en charge les condamnées des territoires couverts par celle-ci. Les détenues étaient employées à la fabrication des mouchoirs, des percales (tissu de coton très fin), des bretelles, des bas et des bonnets.
A partir de 1840, la gestion de la prison va être petit à petit confiée aux sœurs de Marie Joseph (qui ont pour particularité encore aujourd’hui de se consacrer aux personnes détenues).
Atelier de lingerie.
Maison centrale de Montpellier, juin 1930.Photo Henri Manuel.

Atelier de lingerie.
Maison centrale de Montpellier, juin 1930.Photo Henri Manuel.

Plus d'information sur le couvent des Ursulines, bâti en 1641 et qui est à l'origine de cette prison, en cliquant ici .

Plus d'information sur l'histoire des prisons en France sur le site du ministère de la justice .


Pierre-André RICHARD à la ferme-école de Berthaud

Né en 1839 à Puy-Saint-André, Pierre André RICHARD se marie avec Marie Rose BARNEOUD ROUSSET en 1868.
Avant cela, il va suivre une formation de 3 ans au sein de la ferme école de Berthaud située à Ventavon (environ 100 km de Puy-Saint-André en aval de la Durance).
Depuis l'ancien régime, de nombreuses décisions ont été prises par l'état afin d'organiser l'enseignement agricole et ainsi moderniser les techniques utilisées.
Parmi ces décisions, un décret organise en 1848 l'enseignement agricole autour de trois structures:

  • L'Institut national agronomique (INA pour les professeurs et chercheurs)
  • Des écoles régionales (payantes et offrant un enseignement théorique)
  • Des fermes écoles départementales (enseignement pratique et gratuit)
Ce décret a pour objectif de lutter contre l'exode rural qui apparaît depuis quelques années et impose à chaque département la création de ferme école. Ci-dessous les informations tirées du site de la mairie de Ventavon concernant la ferme école de Berthaud :

"Dans les Hautes-Alpes, Monsieur Edouard Allier, propriétaire d'un domaine agricole au lieu-dit Berthaud à Ventavon fut choisi en 1849 pour diriger La ferme école des Hautes-Alpes.
Le directeur de l'école était celui qui exploitait le domaine où la ferme-école était établie, c'est-à-dire le chef d'exploitation, à ses risques et périls. Il vivait de ce que rapportaient les productions de la ferme. Mais c'est l’État qui rémunérait le personnel et qui accordait des bourses pour l'entretien des élèves. Ceux-ci recevaient d'ailleurs un petit pécule qui dépendait des bons points que leur valaient leur travail et bonne conduite. Ces fermes-écoles allaient devenir des pépinières où se formèrent les ouvriers agricoles, les métayers et les petits fermiers."

Il était obligatoire de savoir lire et écrire afin d'accéder à cet enseignement, en tout cas en théorie. Pierre André est exempté de service militaire en 1859 pour crétinisme et on lui attribue un niveau d'éducation "0" (ne sait ni lire ni écrire). Il est pourtant à cette époque élève dans l'école Berthaud.


Jean-Joseph BARNEOUD-ARNOULET, la campagne d'Italie et ses mariages

Jean-Joseph est né le 1er mars 1772 du second mariage de son père Jean (avec Francoise AMPHOUX).
Il va participer à la campagne d'Italie au sein de l'armée des Alpes qui deviendra ensuite l'armée d'Italie, l'armée de Rome puis l'armée de Naples (suites aux différentes victoire des la campagne).
Il connaitra moins de succès dans sa vie personelle puisqu'il va se marier 3 fois. Son premier mariage avec Catherine BARNEOUD-FERRET dure une quinzaine d'année. Trois ans après le décès de sa première épouse, il se marie avec Marguerite ALLEGRE qui décède à son tour après 12 ans de vie commune.
L'année suivante (en 1833), Jean-Joseph a plus de 61 ans lorsqu'il épouse Catherine NICOLAS (elle même en est à son deuxième époux). De ses trois unions, aucun descendant n'a été identifié...


Autres histoires de mariage

Blaise BARNEOUD ROUSSET

Consul moderne* en 1760, il sera marié 3 fois en 1746, 1760, 1767 :
Premier mariage avec Francoise BARNEOUD ARNOULET en 1746. Il a 25 ans et elle 29. Françoise décède en juin 1759 (moins d’un an après avoir donné naissance à un garçon prénommé… Blaise).
Moins d’un an après le décès de sa première épouse, Blaise se remarie (février 1760) avec Françoise RICHARD. Il a alors 39 ans et elle 22. 6 ans plus tard, Françoise décède.
Un an après (Mai 1767), Blaise se remarie avec Marguerite BARNEOUD ROUSSET, pas encore 20 ans. De cette union sont nés 7 enfants dont de nouveau un garçon dénommé Blaise (décédé à 8 jours) et une fille Marie Magdeleine qui est l’ascendante directe de notre famille. Marguerite quant à elle survivra (enfin) à son mari, décédé le 27/12/1789.
* Consul moderne = consul (équivalent de maire) à l’époque considérée, par opposition à consul jadis

Noel Etienne BARNEOUD ROUSSET

Le premier mariage de Noël Etienne (ou Noé selon les documents) a tourné court (moins de 5 ans). Sa femme Marguerite est décédée dans un incendie en 1796 (incendie qui a coûté la vie à une dizaine de personnes).
Cinq ans après le décès de sa première épouse, et alors qu’il a 30 ans, il se remarie avec Marie Magdeleine (fille de Blaise, voir ci-dessus).
Sans doute pour ne pas se retrouver dans la situation de son beau-père, il décide de prendre une femme jeune : 13 ans et 9 jours (sachant que le mariage à ce moment-là n’est autorisée pour les filles qu’à partir de 13 ans avec autorisation parentale).
Etrangement, le "même" mariage a été célébré deux ans avant à Villard Saint Pancrace. Sur cet acte du vingtième Floréal an VII, Marie Magdeleine aurait déjà 13 ans et 3 mois. Ce miracle vient du fait que son année de naissance prise en compte est 1886 (au lieu de 1888). Cela veut dire qu'au moment de cette union, la mariée n'aurait eu en réalité que 11 ans...

Marie Magdeleine MICHEL

Marcellin BARNEOUD ROUSSET, le mari de Marie Magdeleine est décédé lors du même incendie de 1796 évoqué plus haut.
Quatre ans après, Marie Magdeleine se remarie avec un jeune homme de 10 ans de moins qu’elle : Jean… BARNEOUD ROUSSET. Elle aura donc eu le courage de se marier avec 2 BARNEOUD ROUSSET différents…

Mariages entre nous (courant XIXème)

Pierre BARNEOUD ROUSSET (fils d’un couple 100 % BARNEOUD ROUSSET) et Marianne BARNEOUD ROUSSET ont marié trois de leurs filles à des BARNEOUD ROUSSET de Puy Sain André… Sur les trois maris en question, deux sont frères et le troisième est leur cousin.
Mariages BARNEOUD ROUSSET Puy-Saint-André

De même ils ont marié deux fils sur trois à des BARNEOUD ROUSSET. Deux autres filles du couple ont eu moins de chance : Elizabeth est décédée à 6 mois et Marie Eugénie est décédé à 14 ans
Finalement, seuls trois enfants ont réussi à « s’extraire » de la famille ! (Delphine s’est mariée avec un BERMONT GONNET, Adrien Noé avec une HERMITTE et enfin Julie s’est mariée avec un BARNEOUD…ARNOULET).

La signature oubliée

Lors des mariages, en plus des principaux intéressés et de l'officier de l'état civil, les parents et tous les témoins signent l'acte.
Régulièrement, il est indiqué que l'une ou l'autre des personnes présentes ne signe pas car elle déclare ne pas savoir le faire. C'est le plus souvent la mère qui est concernée, parfois l'épouse, plus rarement les hommes.
Lors du mariage de Laurent BARNEOUD ROUSSET et Catherine BARNEOUD-CHAPELIER le 22 avril 1861, c'est d'ailleurs le cas de la mère de l'époux.
Mais les parents de l'épouse ne signent pas non plus. En effet, ils déclarent avoir... oublié leur signature.

Marie RICHARD et les banquiers royaux

En 1755, Marie RICHARD est veuve et a décidé de se remarier. Mais elle va choisir une voie un peu compliquée. En effet, veuve de Blaise BARNEOUD CHAPELIER (qui était de 50 ans son ainé et qui est décédé le 24 décembre 1753), elle décide de se remarier avec Blaise BARNEOUD CHAPELIER.
Cette situation particulière va se compliquer avec la présence d'une enfant née avant ce second mariage. Ce point sera vite réglé au moment du mariage, l'enfant devient légitime par sa reconnaissance et la confession publique des futurs époux.
Mais, peut être dû à cet enfant né hors mariage ou peut être causé par d'autres raison,, les deux futurs mariés présentent des "liens d'affinité". Contrairement aux liens de consanguinité, ce sont des liens particuliers entre les futurs conjoints. Par exemple : marraine et père d'un enfant ne peuvent se marier.
Bref afin que ce mariage soit célébré, ils ont obtenu une dispense auprès de l'archeveque d'Embrun. Cette dispense a été rendue possible grâce à une bulle pontificale datant du 12/12/1754 et enregistrée par les banquiers royaux de Grenoble.
D'après l'encyclopédie de Diderot et D'Alembert, c'est un édit de 1637 qui définit le nombre des banquiers royaux en cour de Rome et les fixe dans les villes de Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Rouen, Rennes, Aix, Dijon, Metz, Pau et donc Grenoble. Ces banquiers royaux avaient pour fonction d'expédier, de recevoir et d'enregistrer les documents échangés avec Rome.
En 1755, le pape est Benoit XIV. C'est un pape "moderne" notamment en ce qui concerne le mariage ce qui a sans doute facilité cette union.